Dernièrement en after chez un célèbre
dj rock brusseleir à côté de qui Dop Saucisse et Jérôme Delvaux
passent pour Garcimore et sa petite souris, le type se souvient que
j'ai un jour pris mon pied sur Eddy Current Supression Ring et me
conseille d'écouter le projet parallèle de quelques membres de ce
groupe australien qui ressemble à un mélange de Fugazi et The Fall
joués par de joyeux surfers pintés à la bière fraîche. Le
conseil du jour levant s'appelle Total Control et l'album, Henge
Beat, est paru l'an dernier sur Iron Lung Records. Bref, on a autant
de chances de tomber dessus par hasard que de gagner à
l'Euromillions et seul le bouche-à-oreille permettra éventuellement
à cette musique de sortir de Melbourne et des blogs spécialisés.
Rentré chez moi, je me suis bien écouté 367 fois d'affilée Carpet
Rash, morceau que je trouve d'une classe énorme, épique, le genre
de truc qu'Interpol faisait dans le temps, en nettement plus joufflu. Comme un gamin, j'ai pratiqué de la
air guitar en reprenant les paroles en yaourt, surtout quand ça
semble dire « Jean-Claude Gerlache, Jean-Claude dégage ! »
Et après, je me suis enquillé presque autant de fois le reste du
disque, qui est tout de même nettement plus classe dans le genre
new-wave 2.0 que celui des Holograms, la hype scandinave rock du moment,
ce machin que je ne comprend pas trop, vu que cela sonne surtout à
mes oreilles comme une troupe de stand-up imitant tous les clichés
du post-punk britannique de 1980, surtout l'accent. Chez Total
Control, sans trop pousser, je dégotte par contre de la maîtrise, de
l'intelligence, de l'esbroufe, une clotte de romantisme ténébreux,
la volonté d'en découdre, de la morgue post-ado et de la morve de
sale gosse. Tout ce qu'il faut et même un peu plus, en d'autres
termes.
0 commentaires:
Publier un commentaire