Parue
cette semaine sur le site de Focus, cette excellente playlist de
hipster wallon m'a fait découvrir K-Holes, groupe de revival no-wave
mené par un ancien Black Lips, Jack Hines, parti en 2004 alors que débutait le succès viral des garçons d'Atlanta. Dismania, la
dernière trace du groupe, n'est pas franchement ce que l'on peut
appeler une évidente partie de plaisir. Bad trip de bout en bout,
l'album pue carrément la mort, le mauvais sexe, le désespoir camé
et la paranoïa urbaine. Exercice de style ou expression de pauvres
âmes mises à nu, faut bien avouer que l'on s'en tamponne assez,
complètement estomaqués par un résultat du genre à parfaitement
satisfaire les grands malades qui pensent que Heroïn du Velvet
Underground est un remix de Don't Worry Be Happy ou que In Every
Dream Home an Heartache est le plus langoureux des slows de Roxy
Music. Album violent, cracra et brutal, avec tout de même quelques
éclaircies purement garage et plus jubilatoires, on nage ici principalement dans le même
genre de malaise que celui jadis exprimé par The Birthday Party ou
Lydia Lunch, entre autres classiques de post-punk psychotique. Une
expérience plutôt éprouvante donc, qui rappelle aussi qu'entre de
bonnes mains, un saxophone ne balance pas que du miel entre les
oreilles, il peut aussi se faire le vecteur d'abominables plaintes
blessées et de l'angoisse existentielle la plus pure. En d'autres
termes, on tient avec Dismania la plus probable bande originale des
meilleurs suicides de l'année. Vite, une corde.
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