Je l'ai
déjà laissé entendre ici et ailleurs : plus je vieillis, plus
aller voir des concerts m'emmerde ; du moins aller voir des
concerts, de rock and roll s'entend, dans des salles faites pour.
J'aime quand c'est sauvage, festif et incongru, que dans des
greniers, des grottes et des caves, devant les scènes, les gens
fument, boivent, se droguent, se pelotent les culs et se battent.
Quand il ne s'agit que de consommation culturelle sans surprise, qui
plus est sécurisée et encadrée par des intermittents de la fouille
au corps, comme c'est désormais le cas dans une majorité de salles
bruxelloises, JE BAILLE, JE TEND LE DOIGT DU MILIEU AUX ORGANISATEURS
ET, encore plus souvent, JE PASSE tout simplement MON TOUR. Tout
cela pour dire que le seul concert qui me restera vraiment de 2012,
c'est un plan totalement foireux : les Sic Alps à Arlon, dans
l'ancien Palais de Justice, le tout dernier jour des Aralunaires, un
dimanche en dernière partie de soirée. Sur disque plutôt lo-fi,
psyché et tcharbé, le groupe a sonné nettement plus carré, rock
et pro sur scène, presque à la Rolling Stones. Ca m'a surpris et
carrément séduit mais je dois bien être le seul dans le cas. Le
gros du public s'était en effet déplacé pour BRNS, une
insignifiante connerie belge de plus, qui passait juste avant. En
fait, les Sic Alps ont carrément vidé la salle. Nous étions
cinquante environ en début de concert et seulement six (j'ai
compté!) à la toute fin. L'ambiance était bien évidemment
merdique mais les mecs se sont tout de même donné comme s'ils
jouaient à Werchter et c'était du vachement bon garage-rock, tant
les belles ballades que les tracks bien rentre-dedans. A la sortie,
j'ai tellement eu pitié pour eux que j'ai acheté au groupe leurs
deux albums d'alors, au demeurant très bons. Vu les circonstances,
le chanteur avait vraisemblablement vraiment envie de discuter avec
le seul type de la soirée lui montrant un certain intérêt mais
j'avais une bagnole qui m'attendait sur le parking, pour revenir à
Bruxelles, deux heures de route en pleine nuit, et j'ai donc filé en
lui tendant juste un greeting thumb. Je suppose qu'il a depuis son
petit statut sur Vie de Merde comme quoi Arlon is da total lose et
qu'il ne saura jamais que pour un chroniqueur musical francophone
belge un peu sur le retour, il a tout simplement livré le meilleur
concert de 2012. Et puis même, il le saurait, il dirait quoi à la
lecture de ceci ? Que le type en question ne va plus vraiment
aux concerts. Vie de Merde, double combo.
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