dimanche 23 septembre 2012
jeudi 13 septembre 2012
DON'T WORRY, BE HAPPY
jeudi 13 septembre 2012
KultuurKonfituur
Parue
cette semaine sur le site de Focus, cette excellente playlist de
hipster wallon m'a fait découvrir K-Holes, groupe de revival no-wave
mené par un ancien Black Lips, Jack Hines, parti en 2004 alors que débutait le succès viral des garçons d'Atlanta. Dismania, la
dernière trace du groupe, n'est pas franchement ce que l'on peut
appeler une évidente partie de plaisir. Bad trip de bout en bout,
l'album pue carrément la mort, le mauvais sexe, le désespoir camé
et la paranoïa urbaine. Exercice de style ou expression de pauvres
âmes mises à nu, faut bien avouer que l'on s'en tamponne assez,
complètement estomaqués par un résultat du genre à parfaitement
satisfaire les grands malades qui pensent que Heroïn du Velvet
Underground est un remix de Don't Worry Be Happy ou que In Every
Dream Home an Heartache est le plus langoureux des slows de Roxy
Music. Album violent, cracra et brutal, avec tout de même quelques
éclaircies purement garage et plus jubilatoires, on nage ici principalement dans le même
genre de malaise que celui jadis exprimé par The Birthday Party ou
Lydia Lunch, entre autres classiques de post-punk psychotique. Une
expérience plutôt éprouvante donc, qui rappelle aussi qu'entre de
bonnes mains, un saxophone ne balance pas que du miel entre les
oreilles, il peut aussi se faire le vecteur d'abominables plaintes
blessées et de l'angoisse existentielle la plus pure. En d'autres
termes, on tient avec Dismania la plus probable bande originale des
meilleurs suicides de l'année. Vite, une corde.
mercredi 12 septembre 2012
I AM NOT THE MESSIAH !!! NOW FUCK OFF !!!
mercredi 12 septembre 2012
Langue de pute,
Messages de service,
Notes Putes
Il
y a quelques jours, toujours en réaction à mon billet sur la RTBF DJ Experience et Quentin Mosimann, une fille a balancé sur Facebook
une sorte de lettre ouverte où elle appelait à travailler sur
l'image de la culture alternative, « perçue souvent par le
plus grand nombre comme étrange, bizarre, inaccessible, obscure ».
Elle avait trouvé mon papier marrant mais peu constructif, ce qui
est une critique qui revient souvent en travers de la tronche de mon
taf, depuis très longtemps, et que j'assume parfaitement. Plutôt
que de se moquer du grand-public, elle préférait de son côté
chercher à l'« initier, lui expliquer, lui montrer, lui donner
envie d'en connaître plus. » Bref, militer.
Okay,
ça peut être considéré comme l'un des grands rôles d'un
journaliste ou d'un chroniqueur culturel, du moins depuis que l'idée
dominante est celle d'un méchant mainstream mangeur d'enfants contre
lequel se battent de valeureux chevaliers wouachement zindépendants,
tu vois. Trop cynique pour cela, pas assez missionnaire non plus, ce n'est vraiment pas mon trip. En fait, je me fous totalement de la culture
ou du manque de culture des gens. Même si je me peux me montrer
hautain, moqueur et carrément méprisant à leur égard, je garde la plus grande clémence pour l'inculture crasse des barakis,
des beaufs, des cagoles et des crétins. Ils me donnent certes tous envie
de mourir, parce que l'image qu'ils renvoient du monde est tout
simplement infernale, mais je ne suis d'un autre côté pas
franchement certain qu'apprendre aux bambins à lire Tolstoï et à
jouer aux échecs dès la maternelle, comme cela a pu se voir sous
certains sinistres régimes du XXème siècle, serait préférable à
la liberté fondamentale de rester toute sa vie un parfait imbécile.
Comme
tout le monde, à titre personnel, je pense que certaines expressions
culturelles valent mieux que d'autres. Ce n'est pas quelque-chose que
je me refuse à partager mais contrairement à beaucoup de confrères,
à la croisade et à la conversion, soit bourrer le crâne des gens,
je préfère personnellement tenter de libérer les esprits. Mon
idéal, ce n'est pas un public manipulé pour aimer ceci plutôt que
cela. Mon idéal, c'est un public suffisament éduqué et malin pour
lui-même décider de quoi il nourrira son ciboulot et que cela soit
à base de Quentin Mosimann, d'Actress ou de Bon Iver, après, je
n'en ai franchement rien à foutre.
Ce
que je méprise par contre avec force, l'Adversaire véritable, ce sont les
systèmes. Quand se met en place un schéma qui aliène les gens, les
fanatise, les rend totalement dépendants de décisions et d'emballements qui ne sont
pas les leurs. C'est un système qui starifie (ou tente de starifier)
quelqu'un comme Quentin Mosimann et si ce système n'existait pas, ce
mec en serait sans doute toujours à faire des passes de tektonik sur
un parking de supermarché. Ce qui est vomitif, c'est que dans le
processus, on tire les gens vers le bas, on leur inculque de
véritables valeurs de merde, on les arnaque, on leur ment. Comme
vis-à-vis de tout système aliénant, la seule alternative valable,
c'est le mépris et la liberté totale d'y puiser ou non son bonheur, en connaissance de cause, pas la substitution par un autre système qui
serait à priori plus vertueux.
A
des degrés divers, je pense que la médiatisation de Mosimann,
Actress et Bon Iver fonctionne plus ou moins exactement de la même
façon. Critiquer tout cela, c'est donc un tout autre trip que le
très usé et pas bien passionnant « commercial versus
underground » ou « ma qualité contre tes goûts de
chiottes ». C'est moins une croisade qu'un travail de sape, du
sabotage rigolard à la Fight Club qui cherche bien à libérer les
gens, à les inviter à un très nécessaire recul mais tout en
privilégiant aussi le fun et la légèreté. Et après, quand le
streumon est mort ou son pouvoir de nuisance ringardisé et minimisé,
ils font ce qu'ils veulent, les gens. Sans quoi ça vire totalement
fasciste. Bref, comme gueulait Graham Chapman dans Life of Brian : « I
AM NOT THE MESSIAH ! NOW FUCK OFF ! ». Plus qu'un
film, un mode d'emploi.
vendredi 7 septembre 2012
RTBF AVEC M COMME MOSIMANN
vendredi 7 septembre 2012
Langue de pute
Vous
vous en doutez si vous avez un peu suivi les clashs sur Facebook et
Twitter, les réactions à ma chronique sur la RTBF DJ Experience ont
été aussi nombreuses qu'hallucinantes. Ce n'est pas un texte dont
je suis très content, trop l'impression de me répéter, mais
contrairement à d'autres, à la mauvaise foi parfois exagérée pour
le gag et le fun, il a au moins le mérite d'être très sincère :
je pense vraiment que ce tout ce qui se trame là, ce que symbolise
ce genre de soirée et de système médiatique, brainwashe totalement
les gens et mérite d'être amplement conspué. Nananère.
Tout
au long de la semaine, je me suis beaucoup amusé des réactions
outrancières des fans de Quentin Mosimann, sans parler de la sienne
(*), toutes plus totalement barges les unes que les autres, fanatiques, en mode drama queens grave, et confirmant de fait
ce que la chronique critique. On a voulu me « signaler »
sur Twitter comme on le fait pour bloquer des comptes pédophiles, racistes et
nazis. On a invité à me pendre, avant de se rendre compte que
c'était illégal et nié avoir publié un tel appel. On a prétendu
m'avoir reconnu à Tours & Taxis alors que je lançais ivre mort ("bourasse" pour reprendre le terme exact!) des canettes de bière sur Quentin Mosimann lors de sa prestation. Au
moment où c'est arrivé, j'étais pourtant déjà rentré chez moi, avec seulement trois bières dans le citron, vu le manque d'enthousiasme
et le dégoût du rhum de pâtisserie. C'est rigolo tout ça, très.
Mais ça fait un peu peur aussi, comme déjà expliqué ICI.
C'est
aussi nettement moins amusant que de recevoir beaucoup de big
ups, de messages d'encouragement, de promesses de coups à boire, de
sincères félicitations et d'invitations à des soirées. Surtout
quand c'est signé de membres du personnel de la RTBF, voire même
de personnes attachées à l'émission The Voice, ou encore de
journalistes un peu trop le cul entre deux chaises : obligés de
vanter le système alors qu'ils sont fondamentalement d'accord avec
ce que j'écris, sans pouvoir trop publiquement partager leur enthousiasme, of course.
Ca aussi, ça fait un peu peur. Parce qu'avec d'un côté une grosse
harde d'imbéciles zombiesques qui bouffe sans moufter tout ce qui
sort des incubateurs de La Matrice et de l'autre une potentielle contre-offensive larvée qui s'écrase pour ne pas perdre son job et ses
privilèges, souvent au nom de l'intérêt familial (des enfants à
nourrir, you know), au bout du compte, il reste quand même
foutrement peu de place pour que lorsque l'on secoue les cocotiers,
les noix tombent ailleurs que sur votre propre gueule. Et ça, c'est
pas juste un sketch noctambule de lundi matin, c'est un putain de
drame !
(*)
Monsieur
@SergeCoosemans je ne vous souhaite jamais de vivre le moment que je
viens de passer. On dit que les coups font avancer, ils font surtout
très mal. Je respecte la liberté d'expression mais pas la calomnie:
nous sommes en 2012, les clefs usb remplacent les vinyles. La télé
a peut être tout changé, tout sauf l'essentiel, il faut toujours
autant de travail et d'application pour faire danser les
oreilles. Vous êtes le bienvenu derrière mes platines quand vous le souhaitez Monsieur.