Je
ne suis pas plus Charlie aujourd'hui que je n'ai été American
Airlines en 2001 ou Princesse Tam Tam lors des attentats de Bombay.
Charlie Hebdo n'est pas de mon monde, son humour me laisse froid.
Trop franchouillard, trop Bite-à-Dudule, avec ces derniers temps
aussi beaucoup de cartoons qui auraient pu être publiés dans un torchon du Vlaams Belang. Je Suis Charlie, il faut laisser ça aux
véritables fans, aux proches, aux admirateurs, à la sincérité.
Venant de moi, cela relèverait de l'imposture. Ce n'est pas par
manque de compassion, vu que je suis complètement sonné du fait que
des dessinateurs et des journalistes satiriques ont été butés. Cet
attentat nous a aspiré dans un nouveau chapitre de l'horreur, une
autre réalité, une phase où le personnel d'un canard ringard
comptant surtout des vieux cons de 75 balais peut se faire décimer
par des types sortis de nulle part équipés de kalashnikovs et de
lance-roquettes. Shock and awe. Saut dans l'inconnu. Ce que cela
augure, ce avec quoi il va falloir désormais dealer -la menace tout
comme les mesures prises pour contrer cette menace- m'effraye. Je ne
suis pas de ceux que des protections flicardes et des singeries à la
Vigipirate rassurent. Elles me stressent même davantage que le
terrorisme, qui reste statistiquement rare, quoi qu'on en dise. La
mort brutale de Wolinski, de Cabu et des autres est une donnée que
je ne vais pas intégrer facilement, qui mettra du temps à se
laisser digérer. Pour ce faire, je ne vais pas me laisser parasiter
le cerveau par le cirque médiatique, les andouilles du web et ce
grand mouvement « Je Suis Charlie » un peu trop fédérateur dans l'actuel contexte frenchie puant que pour être
exempt de critiques et de méfiance. Surtout qu'il me semble que
depuis mercredi, le grand boulevard jusqu'ici ouvert au Front
National s'est transformé en autoroute à 4 bandes.
jeudi 8 janvier 2015
PROPHETE POUET POUET
jeudi 8 janvier 2015
Fulgurances,
Notes Putes