jeudi 23 mars 2023

LE JOURNAL DU QUINCADO (22) : ENTER KINOCOSMANI !

 


Mars 2023 - Je crois que je n'ai vraiment pleinement pris du conscience du génie punk que vers le milieu des années 80. Cela pourrait dater de cette fameuse pub pour les jeans Levi's 501 avec le Should I Stay or Should I Go du Clash en bande sonore. Dans la foulée, CBS avait sorti du groupe une copieuse compilation et tous les ex-corbaques devenus minots de mon genre sont devenus dingues du Clash. Je préfère toujours les morceaux plus funk et bizarres que strictement rock and roll (The Call-Up! Lightning Strikes! Radio Clash!) du groupe, mais soit. C'est via cette compile que j'ai découvert leurs morceaux plus énervés des débuts et avant cela, il faut bien avouer que je pensais que le punk était essentiellement une musique de crétins, vu que je la connaissais principalement via des idioties comme Plastic Bertrand et les Béruriers Noirs (qui sont au punk ce que Pierpoljack est au reggae, ouais!). Cela dit, j'aimais aussi beaucoup les Damned et les Stranglers à la même époque et je suppose que je suis aussi remonté de leurs disques plus pop comme The Shadow of Love et Féline vers leurs premiers albums nettement plus punk. Reste que j'ai toujours préféré ce qui a suivi, le post-punk. Le punk, c'est cool en tant que mouvement social et culturel mais la musique n'était quand même souvent que du rock basique bien blanc et bien couillon. C'est un retour aux sources de l'énergie primale du rock, c'est éventuellement marrant mais systématiquement limité... alors que le post-punk est vraiment une tentative de tout réinventer, via l'électronique et les influences black notamment, et c'est aussi souvent fort arrogant et bien funky. Ce qui me parle davantage.


Mon idole punk absolue n'est pas musicien, d'ailleurs. C'est Alex Cox, un réalisateur de films que je n'aime pas vraiment mais qui présentait fin 80-début 90 sur la BBC un cinéclub du nom de Moviedrome. Il y parlait longuement de films comme Badlands, Electra Glide in Blue et The Wickerman, entre beaucoup d'autres. A cette époque, j'étais entouré de gens passionnés par les nanars et les films cultes, dans le trip Craignosses Monsters/Russ Meyer notamment, mais je ne m'y retrouvais pas. Pas plus que dans les films d'auteurs, trop prétentieux, ni les blockbusters, trop cons. C'est donc Alex Cox qui m'a fait prendre conscience qu'il existait tout un pan du cinéma correspondant parfaitement à mes attentes ; qu'un film culte n'était pas forcément un film avec des motards, des gros nichons et des extraterrestres en plastique. Il m'a fait découvrir et prendre conscience d'un cinéma inclassable, aux scénarios un peu bizarres, qui dépasse la notion de série A, B ou Z, et qui englobe à la fois des classiques oubliés, des navets non sans qualités et même des tentatives de blockbusters cherchant à sortir des sentiers battus. Je citerais en guise d'exemples certaines productions de la Hammer, les films en anglais d'Antonioni, l'acid-western, des slashers cultes et, histoire d'évoquer aussi des choses plus récentes, les oeuvres complètes de Peter Strickland, Nicolas Winding Refn et Panos Cosmatos. Entre beaucoup d'autres choses, connues ou pas, donc. C'est ça le cinéma que je préfère, le midnight movie, et encore aujourd'hui quand on me dit punk, c'est à Alex Cox que je pense en premier : une sorte de gentilhomme avec une connaissance encyclopédique d'une certaine culture, avide de connaissance et de découvertes, de partage aussi. A qui je dois beaucoup. 


Retrouvant peu à peu pas mal d'énergie après quelques longues semaines molles interminables mois mous, pluvieux et quasi-autistes envers toute idée de réflexion et de travail, voilà que j'ai fort envie de faire perdurer cet esprit. Tadadoum, j'annonce donc ici que le Moviedrome 2023 version Casacosmani s'appellera KinoCosmani et débutera sur ce blog dans quelques jours. Des listes, des conseils. Le guide de survie pour vivre aujourd'hui le cinéma loin de Marvel, DC, Star Wars et John Wick !


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