mercredi 7 mai 2014

HEIL HYDRA


Tout arrive, j'ai bien aimé un film de super-héros. Captain America : The Winter Soldier a rempli son office, c'est à dire transformer mon scepticisme en amusement, parvenir à ne pas m'ennuyer avec une histoire dont je n'ai toujours strictement rien à foutre. Le premier Iron Man avait touché la même corde, celle qui fait descendre les attentes cinématographiques à la cave et active le goût du pop-corn. Dans les médias, les réalisateurs du truc se la pètent grave, à citer parmi leurs influences les grands thrillers paranoïaques des seventies : Les 3 Jours du Condor, The Parallax View, La Conversation Secrète... Comme des coquelets, ils sont tout fiers de soi-disant critiquer le faucon américain, la politique de surveillance généralisée, les assassinats ciblés au nom du bien collectif. En réalité, cette frime et Robert Redford au casting, ce n'est que du pur marketing. Tout cet aspect Patriot Act est utilisé dans le film comme La Guerre Froide l'était dans les vieux James Bond. C'est un simple élément de décor, un contexte tendu à partir duquel complètement délirer.

Rapprocher Captain América de James Bond me semble d'ailleurs assez pertinent. Ils sont tous les deux gradés, au service de leur nation. Bouclier/boomerang pour l'un, Aston Martin pour l'autre, ils sont équipés de gros gadgets rigolos et le fait que l'un ait passé 70 ans dans la glace et que l'autre soit un connard de macho fini les rend tous les deux un poil rétro et réacs. HYDRA ou SMERSH, c'est également kif-kif : des méchants puissants mais néanmoins débiles, qui veulent dominer le monde sans trop savoir pourquoi et dont l'idéologie à la base nazie ou soviétique s'est petit à petit transformée en pure mégalomanie aussi caricaturale que cinglée.

J'oserais en fait même avancer que Marvel entend plaire à l'homme moderne contemporain comme James Bond cherchait à séduire l'homme moderne de son temps. Evidemment, si l'homme moderne des sixties fantasmait sur des bitures sophistiquées, des petites pépées et des bagnoles de luxe, l'homme moderne de 2014 est un gros geek qui claque son fric dans des figurines de collection et perd son temps à discuter sur Facebook de story arcs de comics des années 80 qu'il aimerait voir adaptés à l'écran. Captain America est un film -léger, camp, consommable sans déplaisir - lui étant tip-top destiné. Avec le cul en spandex de Scarlett Johansson en guise de cadeau bonus et puis aussi, une scène entièrement piquée à Heat et Robert Redford pour nous rappeler que dans le catalogue hollywoodien, il y a tout de même de bien meilleurs films à se mater.

UPDATE : un ami m'a fait remarquer sur Facebook que le logo d'HYDRA est complètement pompé sur celui du SPECTRE, une organisation criminelle émanant du SMERSH dans l'univers de James Bond. Yeah! Say my name... 



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